Habert d’Aiguebelle - Vizille :
un final de lac en panoramas !
Le lendemain, nous franchissons le passage de la Brèche de Roche Fendue, un endroit particulièrement sauvage et minéral, un peu austère aussi, qui garde des traces du passé minier : un peu plus loin, le col de la Mine de fer porte ainsi bien son nom et l’entrée de l’excavation est encore visible. Mais ce sont aussi les beaux panoramas sur l’Oisans d’abords, puis au col sur les lacs des sept-Laux, que nous admirons une dernière fois d’en haut, qui nous ravissent. La descente vers le refuge Jean Collet, à travers roches et alpages, est assez rapide. Nous arrivons assez tôt et bien nous en prend : la pluie, qui nous a bien épargné ces derniers jours, est de retour peu après. Une belle éclaircie après le dîner nous laisse admirer les lumières du soir et la vue magique sur le Grésivaudan, la ville de Grenoble tout en bas et la Chartreuse en face.
Dans la douce lumière matinale nous quittons le refuge Jean Collet pour nous offrir une dernière longue plongée dans la montagne. Un beau sentier balcon le long d’alpages contournant la Grande Lance de Domène, puis, après les col de la Sitre et du Loup, en face de la Chartreuse, nous rejoignons le lac du Crozet.
Nous montons ensuite vers le refuge de la Pra et son joli vallon. La terrasse ensoleillée est parfaite pour le déjeuner.
Un bon après-midi de marche nous attend encore sous un soleil à nouveau au zénith : nous traversons quelques bons pierriers, franchissons des ruisseaux où il fait bon tremper son chapeau pour se rafraîchir. Nous rencontrons aussi un immense troupeau de moutons et de biquettes, qui grimpe avec nous sur une pente rocailleuse. On engage la conversation avec le berger, assis sur un rocher, à surveiller tranquillement son troupeau de 1500 têtes. Il aime son métier, car il aime la montagne, mais les difficultés s’accumulent : les normes sanitaires nouvelles l’ont contraint à arrêter le fromage, trop contraignant. Le loup est aussi un nouvel acteur : la nuit, il faut parquer les bêtes, surveiller. Mais c’est aussi naturel qu’il revienne.
Nous descendons sur les lacs Robert. Nous admirons le reflet des cimes dans leurs eaux claires, avant de repartir pour un ultime effort vers Chamrousse. Sur les derniers kilomètres nous retrouvons les installations de la station de ski. Le retour à la civilisation s’amorce. Ce soir, nous dormons à Chamrousse, dans un petit hôtel et dînons au restaurant. Il n’y a pas grand monde.
Le dernier jour de sentier se présente donc déjà. Ces dix jours ont été denses et sont passés si vite. Une longue descente forestière, qui laisse entrevoir de beaux panoramas sur le Vercors et passe par quelques hameaux, nous propulse vers Vizille. Ça descend fort, sur un sentier parfois caillouteux, mais ces ultimes 17 kilomètres sont vite avalés : sous le coup de midi nous voici à l’entrée du parc du château de Vizille. C’est dans ce lieu, qui a marqué l’histoire de la révolution française (les états généraux du Dauphiné, qui eurent une influence sur la révolution, s’y tinrent en 1788), que s’achève notre périple sur le GR©738.